La peau mature ne négocie plus. Elle impose ses propres règles, ses exigences, ses failles. À mesure que les années avancent, les produits de maquillage qui faisaient merveille à 30 ans se retournent parfois contre leur utilisatrice : la poudre, alliée d’hier, devient complice des ridules, le fond de teint épais s’infiltre dans les sillons, et la couleur, si elle n’est pas savamment dosée, alourdit le visage au lieu de lui offrir de l’éclat.
Alors, tout change. Les gestes, les textures, les priorités. Le maquillage après 70 ans, ce n’est plus une routine figée, mais un art subtil d’adaptation. L’objectif ? Garder ce petit air de fraîcheur, de vitalité, sans gommer l’expérience et la personnalité.
Comprendre les besoins spécifiques de la peau après 70 ans
À partir de 70 ans, la peau entre dans une nouvelle phase. Elle devient plus fine, les rides s’installent pour de bon, la fermeté s’atténue, la surface cutanée paraît plus sèche. Le maquillage, dès lors, sert autant à se faire plaisir qu’à renforcer la confiance en soi. Impossible de s’en tenir aux vieilles habitudes : la composition des produits, leur application et surtout leur texture pèsent double.
Les professionnels du maquillage, Sandy Linter ou Vincent Ford en tête, s’accordent : l’hydratation passe avant tout. Pour répondre à la demande croissante de confort, il s’agit de miser sur une routine complète, adaptée à la maturité de la peau :
- Utiliser un sérum anti-âge chaque matin pour booster la souplesse et la densité cutanée
- Appliquer une crème hydratante le soir pour nourrir et réparer
- Privilégier un nettoyage doux matin et soir, sans agresser la barrière cutanée
- Réaliser un gommage doux une à deux fois par semaine pour lisser le grain de peau
- Poser une base hydratante avant le maquillage pour optimiser le confort et la tenue
Cette routine prépare la peau à recevoir les produits conçus pour elle. Les formules trop couvrantes, trop sèches, ne font qu’accentuer les marques du temps. Place donc aux textures crémeuses, aux actifs qui retiennent l’eau, aux fonds de teint fluides et lumineux. L’idée n’est jamais de camoufler, mais d’accompagner la beauté qui persiste, de sublimer la maturité sans la dissimuler. Un blush crème posé du bout des doigts, un anti-cernes hydratant, un fard à paupières mat : chaque détail compte, chaque choix est pensé pour apporter de la lumière, de la douceur, de la légèreté.
La réussite tient dans la préparation, le choix précis des produits et la maîtrise du geste. Ce sont ces nouveaux réflexes qui font la différence, qui permettent de révéler la personnalité et d’adoucir les traits, sans jamais forcer le trait.
Quels gestes et produits privilégier pour un maquillage naturel et lumineux ?
Pour afficher un teint frais, mieux vaut opter pour la simplicité et la légèreté. Les textures épaisses alourdissent, marquent les rides et ternissent l’éclat. Le fond de teint fluide, comme ceux proposés par Trinny London, se fond dans la peau au doigt ou au pinceau, sans surcharge. Les BB ou CC crèmes garantissent un fini naturel, unifiant sans masquer. L’anti-cernes hydratant, plébiscité par les maquilleurs professionnels comme celui de By Terry, s’applique par petites touches, en évitant les excès qui figent le regard plutôt qu’ils ne le réveillent.
La poudre, autrefois incontournable, devient aujourd’hui un choix mesuré. On la réserve à la zone T, en toute petite quantité, avec une formule translucide pour ne pas figer les rides. Pour rehausser le visage, le blush crème fait merveille : tapoté sur le haut des pommettes, il donne ce coup d’éclat immédiat, ce retour de balade vivifiant. Les poudres bronzantes, utilisées avec parcimonie, sculptent discrètement sans charger les traits.
Maquiller les yeux exige lui aussi de revoir sa palette. On laisse de côté les fards irisés ou pailletés, qui se glissent dans les plis et attirent l’attention sur les rides. Mieux vaut se tourner vers des tons mats, dans des nuances claires : beige rosé, taupe, gris doux. Le mascara volumisant, comme ceux de Sweed ou Chanel Inimitable, allonge et étoffe sans effet paquet. Un trait de crayon khôl marron (Lancôme) posé à la racine des cils souligne le regard tout en subtilité. Quant aux sourcils, il suffit de les redessiner légèrement avec un crayon adapté à leur teinte naturelle, pour structurer le visage sans durcir.
Pour la bouche, la douceur prime. Un crayon à lèvres (NARS Velvet Matte) empêche la couleur de migrer dans les ridules. Un rouge à lèvres hydratant, signé Rouge Dior ou Chanel, rehausse le sourire ; un soupçon de gloss transparent vient redonner du volume, sans excès.
Le fil conducteur reste le même : lumière, subtilité, respect de la texture de la peau. Le maquillage ne doit jamais masquer la vie qui s’exprime à travers chaque ride, chaque sourire.
Des techniques simples pour sublimer le regard et la bouche sans alourdir les traits
Tout se joue dans le regard. Pour éviter l’effet “œil lourd”, il suffit d’appliquer un fard à paupières mat dans une couleur douce (taupe ou beige rosé), toujours au pinceau large pour préserver un fini aérien. Un mascara volumisant, posé uniquement sur les cils du dessus, ouvre l’œil sans faire de paquets. Le crayon khôl marron souligne la base des cils, mais jamais l’intérieur, pour une intensité naturelle et raffinée.
Les sourcils méritent une attention particulière : on les redessine par petites touches, suivant la ligne naturelle, pour densifier sans figer ni durcir. L’effet recherché : de la structure et une pointe de jeunesse, sans caricature.
Quant à la bouche, rien ne remplace la préparation. Un gommage doux lisse la surface pour une application uniforme. Le crayon à lèvres (NARS Velvet Matte) permet de bien dessiner le contour, pour éviter les bavures. Misez sur un rouge à lèvres hydratant dans des teintes fraîches, comme le rose ou le bois de rose (Rouge Dior, Chanel). Un peu de gloss transparent en finition et la bouche retrouve sa plénitude.
Pour parfaire l’ensemble, voici deux gestes qui font la différence :
- Un soupçon de blush crème sur le haut des pommettes crée un effet liftant immédiat.
- Un spray fixateur léger prolonge la tenue du maquillage sans agresser la peau mature.
En choisissant chaque geste avec soin, en respectant la singularité de la peau après 70 ans, le maquillage devient un complice : il révèle la lumière, la personnalité, sans jamais trahir la vérité du visage.
